Agenda

Folies Broadway 2021
 
Mercredi 7 Juillet 2021, 18:00

Amphithéâtre d'O

CHANTONS SOUS LA PLUIE
Comédie musicale
Les 30 juin et 1 juillet à l’amphithéâtre d’O

Chantons sous la pluie est un cas rare de l’histoire du film musical : les auteurs se voient sommés de construire un long-métrage...autour d’une chanson qui a fait ses preuves. Pas de scénario préexistant. Pas de livret sur lequel un auteurcompositeur (Gershwin, par exemple) serait chargé de composer autant de tubes qu’il le peut. Pas de catalogue de chansons dans lesquelles puiser pour esquisser tant bien que mal un fil conducteur tel que cela se pratique aujourd’hui dans les juke-boxes musicals. Non, dans le cas de Singin’in the Rain,la seule matière première consiste en une chanson doucement désinvolte, légère, qui fait un pied-de-nez à une des contrariétés les plus universelles et les plus anecdotiques : la pluie. En termes de propos, c’est ténu : le refrain I’m singin’ in the rain ne dit pas grand-chose de plus que ce qui constitue l’essence même de la comédie musicale (même s’il le dit bien) : tenons tête aux soucis, tenons tête aux tracas, il faut se rire du quotidien.

Ce que Betty Comden et Adolph Green vont échafauder autour de cette chanson, c’est pourtant une mise en abyme enivrante del’univers du cinéma, une déclaration d’amour passionnée aux métiers qui font du vrai avec du faux. Une méditation rêveuse sur la fiction, tellement plus attirante que la réalité. Sans Singin’ in the Rain, le cinéma de Woody Allen n’est pas possible. Celui de Jacques Demy non plus. Le film La La Land (2016) de Damien Chazelle non plus.

Dans Chantons sous la pluie, ce qui est vrai est faux, et ce qui est faux devient vrai. Le couple formé par Don Lockwood et Lina Lamont n’est qu’illusion de papier glacé destinée au public. Les apparitions de Lina sont la mise en valeur d’un faux talent puisque le cinéma muet lui permet debriller au-delà de ses capacités. Don Lockwood, moins stupide, n’en commet pas moins l’erreur de croire à sa propre légende, se ridiculisant lors de sa rencontre avec Kathy Selden en oubliant que l’idée du succès n’est qu’une projection de l’esprit.Mais aussi et surtout, la technologie étant en marche et avide de nouveautés, autant de réalités virtuelles vont être imaginées, mises en scène, vendues.
À l’aide d’un ventilateur, de quelques spots et d’une toile peinte, Don crée l’atmosphère romantique destinée à passer un moment unique avec Kathy (Would You ? ).
Tout est faux... donc tout est vrai, puisque le décor est visible, assumé : il est factice et on le sait. Cosmo Brown incarnera l’hystérie sans fond dans lequel l’artiste, stimulé par l’industrie du film, menace de tomber au péril de lui-même (Make ‘Em Laugh). Le contact par écran interposé avec des millions de personnes est une illusion démesurée créée par la technologie. Si l’artiste y répond sans frein, il s’y perd.
Claquettes, humour, douce nostalgie urbaine et mise en abyme subtile : en mettant en scène avecune légère distance ironique le paradis chimérique que créent les métiers du cinéma, Singin’ in the rain devient lui-même film mythique et un paradis perdu dans lequel se blottir les jours de pluie

Après le succès de Un violon sur le Toit et Les parapluies de Cherbourg, cette nouvelle production (qui connaitra ses premières dates à Charleroi, Massy, Reims et Montpellier) est promise à une large diffusion et sera disponible en tournée dès 2021-2022.
Les dialogues sont parlés en français et les chansons interprétées en anglais. L’intervention régulière de la vidéo et les illusions bricolées avec l’esprit débrouillard des débuts du cinéma souligneront ostensiblement que tout ce qui est montré est par nature fabriqué. L’orchestre (visible en fond de plateau), les costumes et les décors seront autant d’occasion de se replonger dans l’Amérique des années 1920, qui ne nous est parvenue qu’en noir et blanc mais où les dorures du cinéma et de la célébrité avaient une lueur envoutante...


Une dangereuse illusion qui broiera bien des destins, mais... franchement, qui préfère la réalité à la fiction ?

SHOW SYMPHONIQUE
Orchestre National Montpellier
Les 7 et 8 juillet à l’amphithéâtre d’O

Nous vous proposons un voyage outre atlantique à travers la Comédie musicale américaine, née à la fin du XIX siècle et dont Broadway, avec ses néons clinquants et ses multiples théâtres regroupés autour de Times Square et la 42e rue, en est mondialement connu comme la capitale.
La comédie musicale à son origine est une extrapolation des opérettes légères européennes de Frantz Léhar, Jacques Offenbach…qui en étaient les maîtres incontesté bien avant que naisse « le genre américain ». La comédie musicale a amalgamé au fil des décennies les apports ethniques européens, afro-américains, et le Jazz..et a défini un style spécifique très éloigné de ses origines. Aujourd’hui la Comédie musicale a supplanté la vieille opérette.
The Black Crook créé en 1866 est considéré comme la première comédie musicale. Mais c’est Show Boat (1927) de Jérôme Kern - qui ouvrira cette soirée - qui change de façon irréversible le théâtre musical, un premier pas vers une identité purement américaine.
Pour la première fois Broadway peut se targuer d’avoir une oeuvre authentiquement américaine avec des airs qui accrochent comme Can’t help lovin’dat man. Notre voyage dans le temps se poursuivra avec Girl Crazy (1930) comédie musicale dont la musique est de Georges Gershwin et Anything goes (1934) de Cole Porter et Porgy and Bess (1935) de Georges Gershwin opéra Folk avec un casting afro-américain qui fut à l’époque un échec commercial…
Oklahoma (1943) de Richard Rodgers fut un véritable coup d’éclat et inaugura ce qu’il estconvenu d’appeler l’âge d’or de la comédie musicale, et avec On the Town (1944) lecompositeur Léonard Bernstein et le chorégraphe Jérôme Robbins établissent les règles dela comédie musicale américaine que l’on peut qualifier de contemporaine. Anny get your gun (1946) de Irving Berlin est l’une des nombreuses comédies musicales dont le livret futécrit par Oscar Hammerstein ainsi que South Pacific(1949) de Richard Rodgers et Guys and Dolls (1950) de Frank Loesser. Nous retrouverons Léonard Bernstein avecWonderfull Town qui reçut pour sa création en 1953 à Broadway le Tony Award de lameilleure comédie musicale. En 1956 My Fair Lady de Frederik Loewe avec Julie Andrews dont vous entendrez la chanson culte I could have danced all night recevait également le Tony award et Leonard Bernstein avec Candide rendait hommage à l’opérette européenne tout en respectant les canons de la comédie musicale américaine. En 1959 nous retrouvons Richard Rodgers et Oscar Hammerstein pour The Sound of Music - La Mélodie du Bonheur.
Saut dans le temps pour écouter Mack and Mabel (1974) de Jerry Herman, Chicago (1975) de John Kander comédie musicale la plus jouée dans le monde depuis 40 ans. En 1976 c’est Andrew Lloyd Webber qui composa la musique d’ Evita qui fut d’abord créée à Londres avant d’être reprise en 1979 à Broadway, You must love me a reçu l’Oscar de la
meilleure chanson originale en 1997 pour le film sorti en 1996, mais l’air le plus connu reste Don’t cry for me Argentina. C’est également Webber qui composa The Phantom of the Opera qui depuis 2006 est la comédie musicale la plus jouée en continu à Broadway.
Notre voyage dans l’histoire de la comédie musicale américaine se terminera avec Mary Poppins (2004), comédie musicale tirée du film éponyme et créée à Londres avant d’être reprise à Broadway et dont la musique est écrite par les frères Sherman et The Wizard of Oz d’Andrew Lloyd Webber et son air le plus connu Over the Rainbow. C’est à travers ce voyage musical, qui ne sera pas chronologique, que nous vous transporterons pour un soir sous les néons de Broadway.


Supercalifragilisticexpialidocious, Supercalifragilisticexpialidocious répétons ensemble ce mot magique et que le voyage commence !

Voir sur www.domainedo.fr

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